« L’observation nous indique comment est le patient ; la réflexion ce qu’il faut faire ; la formation comment il faut le faire », résumait en 1892 Florence Nightingale. Parmi toutes ses activités, la pionnière des soins infirmiers modernes a aussi exposé sa théorie de l’apprentissage, encore valable de nos jours.
« La formation et l’expérience sont, bien entendu, nécessaires pour nous enseigner aussi comment observer, ce qu’il faut observer, comment penser et ce qu’il faut penser », rappelait Florence Nightingale. En 2020, le personnel soignant du Service des urgences, présent au tri, à la porte d’entrée de l’hôpital, suit toujours ce parcours d’apprentissage.
Indispensable formation en cours d’emploi
À travers une formation en soins infirmiers généraux, une infirmière dispose d’un socle intéressant pour venir travailler dans le service des urgences, mais il ne s’agit là que des fondations de ses compétences futures. « L’expérience dans différents secteurs, le suivi de formations continues, mais aussi le Diplôme de formation continue (DAS) en soins d’urgence réalisé sur deux ans et en cours d’emploi sont des éléments complémentaires, tout aussi fondamentaux que le diplôme en soins généraux », souligne Séverine Charbonnet-Lusson, infirmière cheffe du Service des urgences du Centre Hospitalier du Valais Romand (CHVR).
Le parcours d’un-e soignant-e arrivant dans le service des urgences du CHVR se construit pas à pas.
- La première étape sera de comprendre le fonctionnement du service et de connaître les soins multiples à réaliser auprès du patient, en équipe pluridisciplinaire. Elle permet également de prendre le temps de développer des acquis d’expérience, de développer ses capacités de réflexions selon les situations de soins diverses, multidisciplinaires.
- La seconde, après un laps de temps défini selon l’expérience antérieure du collaborateur, permettra d’être formé pour le poste IOA : infirmier-ère organisateur-trice de l’accueil.
Cette mission est essentielle dans le service des urgences. « Les responsabilités de l’IOA exigent des compétences professionnelles et des qualités personnelles. Ainsi, une expérience professionnelle est recommandée. L’infirmier-ère organisateur-trice de l’accueil doit faire preuve de capacités d’organisation et de réalisation des soins médico-délégués qui demandent technique et dextérité. Mais aussi avoir des capacités d’observation et d’analyse pour le recueil de données, des facultés d’écoute, de disponibilité et de gestion de stress afin de gérer l’imprévu rencontré dans les diverses situations qui peuvent se présenter dans un service tel que les urgences. »
En 200 ans, la profession infirmière a considérablement évolué, de la délégation aux pratiques avancées, mais une fondation solide quant à la manière de visualiser l’enseignement tout au long d’une vie professionnelle reste indispensable.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné 2020 comme année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier.
« Les sages-femmes et le personnel infirmier jouent un rôle essentiel dans la prestation des services de santé », rappelle l’OMS sur son site internet. « Ces personnes consacrent leur vie à prendre soin des mères et des enfants, à sauver des vies par la vaccination et les conseils en matière de santé, à s’occuper des personnes âgées, et plus globalement à répondre chaque jour aux besoins de santé essentiels. »
C’est évidemment vrai dans nos contrées, mais leur rôle est peut-être plus crucial sous d’autres latitudes, moins bien servies en personnel de santé, là ou infirmières et sagesfemmes « sont souvent le premier, voire le seul, recours pour se faire soigner dans leur communauté. »
Pour le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, « les sages-femmes et le personnel infirmier sont la colonne vertébrale de tous les systèmes de santé : en 2020, nous appelons tous les pays à investir dans les effectifs de sages-femmes et d’infirmiers dans le cadre de leur engagement en faveur de la santé pour tous. »
D’avantage d’infos sur la campagne de l’OMS : « Année
internationale des sages-femmes et du personnel infirmier »
Cet article vous intéresse ? Lisez également : Infirmière : de la vocation douteuse au métier honorable grâce à Florence Nightingale