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L’allaitement au travail doit être possible !

Le thème “L’allaitement doit être possible !” de la semaine mondiale de l’allaitement maternel de cette année n’intéressera pas seulement les femmes qui allaitent, mais aussi les employeurs. L’accent sera mis sur les droits des mères qui travaillent.

Semaine mondiale de l’allaitement

Le thème de la semaine mondiale de l’allaitement de cette année “Allaiter doit être possible !” tourne autour des droits des mères qui travaillent. Il préoccupe de nombreuses femmes dès le postpartum, car les premières questions sur le travail et l’allaitement se posent déjà à l’hôpital. “Beaucoup ne savent pas qu’une femme qui allaite a le droit de le faire aussi au travail, et ce dans un espace protégé mis à disposition par l’employeur”, explique Katrin Rösti, responsable du service et conseillère en allaitement à la clinique Femme-Enfant du SZO. “Malheureusement, nous entendons souvent dire dans le cadre du conseil en allaitement que les femmes n’ont pas de local mis à leur disposition. Certaines doivent allaiter ou tirer leur lait dans les toilettes ou dans un bureau commun, sans aucune intimité. Chez nous, au SZO, les sites de Brigue et de Viège disposent d’une salle d’allaitement qui peut être utilisée par les collaboratrices. Notre salle d’allaitement dispose de la lumière du jour, d’un lavabo, d’un réfrigérateur, d’un fauteuil inclinable et d’une chaise longue séparée. Bien entendu, la pièce peut être fermée à clé et est reconnaissable de l’extérieur comme étant une salle dédiée à l’allaitement”.

Allaiter prend du temps : 30 à 90 minutes par jour

Ce n’est pas seulement le local qui constitue une difficulté pour les femmes, mais aussi le temps. Il n’est pas possible dans tous les environnements de travail de quitter son poste de travail pour allaiter ou tirer son lait, mais légalement, l’employeur est tenu de le permettre. “Lorsqu’une femme décide d’allaiter et de travailler, cela implique une planification logistique importante. Les pauses d’allaitement ne peuvent pas être reportées en cas de doute. Une enseignante ne peut pas laisser les élèves de première année à eux-mêmes, une infirmière ne peut pas simplement interrompre une activité importante au chevet d’un patient, elle ne peut pas quitter une réunion comme ça, même si sa poitrine est sur le point d’éclater”, décrit Katrin Rösti en donnant des exemples concrets. Le temps consacré à l’allaitement varie entre 30 et 90 minutes par jour, en fonction du temps de travail quotidien.
Depuis 2014, la réglementation suisse stipule que les mères ont droit à ces pauses d’allaitement payées, à condition que l’enfant ait moins d’un an. Au-delà de cette année, l’employeur est tenu de libérer le temps de la femme, mais il n’est plus tenu de le payer.

L’allaitement favorise la santé de la mère et de l’enfant

Le taux d’allaitement en Suisse est d’environ 95% après la naissance, de 72% après deux mois et de 61% après quatre mois. A six mois, à peine 40% des mères allaitent encore. L’Organisation mondiale de la santé recommande un allaitement exclusif de six mois, mais cela n’est souvent pas possible, car de nombreuses femmes sont contraintes d’arrêter d’allaiter lorsqu’elles commencent à travailler.
“Promouvoir et soutenir l’allaitement sur le lieu de travail n’est pas seulement une obligation éthique, mais aussi une mesure de promotion de la santé de la mère et de l’enfant. De nombreuses études montrent que l’allaitement renforce la santé de la mère et de l’enfant“, souligne la conseillère en allaitement pour mettre l’accent sur l’importance de l’allaitement. “Les avantages d’un environnement de travail favorable à l’allaitement sont nombreux : les mères actives qui ont la possibilité d’allaiter leur bébé ou de tirer leur lait peuvent mieux se concentrer sur leur travail, car elles n’ont pas à se soucier des soins à apporter à leur enfant. Cela a un effet positif sur la satisfaction au travail. Soutenir l’allaitement au travail ne contribue pas seulement à promouvoir la santé de la mère et de l’enfant, mais renforce également la position de la Suisse en tant que nation progressiste et favorable à la famille. Pour maîtriser ces situations, il faut avant tout du courage et de la planification, un travail d’équipe avec le ou la partenaire et des oreilles ouvertes de la part des employeurs et des collègues/collègues sur place. Le succès de l’allaitement ne dépend pas seulement de la mère seule, mais de tout son entourage. À une époque où l’égalité des sexes et la conciliation de la vie professionnelle et familiale sont de plus en plus importantes, garantir des possibilités d’allaitement sur le lieu de travail est un pas dans la bonne direction”.

Plus d’informations : Promotion allaitement maternel Suisse – Home (stillfoerderung.ch)

À propos de l'auteur

Diana Dax