À l’occasion de la Journée Mondiale des Soins Palliatifs, le Service de médecine palliative du Centre Hospitalier du Valais Romand, en collaboration avec Pallium Interreg, organise une journée dédiée à l’information et aux échanges sur les soins palliatifs. Cet événement se déroulera le samedi 7 octobre, de 9h à 14h, dans la salle communale de Martigny et sera animé par la journaliste Manuella Maury.
Informations détaillées et programme.
La mission des soins palliatifs
Les soins palliatifs sont une approche globale de prise en charge médicale, psychologique, sociale et spirituelle, visant à améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques évolutives incurables, en soulageant la douleur et en fournissant un soutien complet, que ce soit à l’hôpital ou à domicile. Ces soins se concentrent sur le confort, la dignité et le bien-être du patient, ainsi que sur le soutien à sa famille.
Les patient.e.s nécessitant des soins aigus, peuvent compter sur les prestations du Service de médecine palliative à l’hôpital de Martigny et à l’hôpital de Brigue. Des équipes mobiles se déplacent à domicile 7 jours sur 7 dans le Valais romand mais également dans le Haut-Valais.
Le projet Pallium Interreg
Le projet Pallium Interreg est une initiative européenne visant à promouvoir les échanges et les synergies entre pays voisins afin de renforcer la coopération entre les professionnels de la santé. Le partage des connaissances contribue à améliorer les pratiques et à favoriser l’accès aux soins palliatifs pour un plus grand nombre de patientes et patients, en particulier dans les zones périphériques.
Le Dr. Luigi Stanco, médecin au sein du Service des soins palliatifs de l’Hôpital du Valais, souligne l’importance de ce projet en ces termes : ” Même si nous exerçons le même métier des deux côtés de la frontière, nos approches ne sont pas toujours les mêmes. Cette coopération s’est avérée profondément gratifiante, nous permettant de partager nos diverses pratiques et perspectives en matière de soins palliatifs. Le recours à l’intelligence collective s’est révélé essentiel pour résoudre des questions parfois complexes. »
L’événement du 7 octobre marquera notamment une occasion spéciale pour célébrer deux années de fructueux échanges dans le domaine des soins palliatifs entre les professionnels de la santé des régions de Verbania et du canton du Valais. Ces deux régions partagent une géographie montagneuse ainsi qu’un accès parfois complexe aux soins.
« Quand on me demande ce que sont les soins palliatifs, j’aime me référer aux paroles du Dr. Jean Bernard, médecin et académicien français du XXe siècle, qui définissent bien l’essence de notre mission : “Lorsqu’il n’est plus possible d’ajouter des jours à la vie, il devient impératif d’ajouter de la vie aux jours : ne comptez pas les jours, œuvrez pour qu’ils comptent.”»
Dr Luigi Stanco, médecin au Service de médecine palliative au Centre Hospitalier du Valais Romand
Selon la Dre May Monney, cheffe du Service de médecine palliative du Centre Hospitalier du Valais romand (CHVR) de l’Hôpital du Valais, la relation d’aide occupe une place centrale dans la mission de la médecine palliative.
« Nous accompagnons nos patientes et patients, pas à pas, en essayant de tout mettre en œuvre pour les aider. Nous ne traitons pas seulement des maladies mais aussi des personnes atteintes de maladies. Le respect, tant de l’individualité des patients que de leur entourage est une priorité dans l’approche interprofessionnelle de la médecine palliative. Dans notre service un travail d’équipe autour du patient est essentiel. Une approche holistique est indispensable et les patients bénéficient d’une médecine traditionnelle et complémentaire; je pense notamment à l’acupuncture, la musicothérapie, l’hypnose, l’art thérapie ou encore le secret. »
Manifestation du samedi 7 octobre
L’événement prévu le 7 octobre à Martigny s’adresse à toute personne concernée ou intéressée par la thématique des soins palliatifs ainsi qu’aux professionnels de la santé. Au cours de cette journée, animée par la journaliste Manuella Maury, une importance particulière sera accordée au partage et à l’expression créative. Fort du succès des quatre représentations en 2022, le spectacle intitulé « Paroles et parole » fait son retour à l’Hôpital du Valais. L’art visuel sera également présent grâce à la contribution de l’artiste Murzo (lire ci-dessous).
Cet événement offre un moment de partage authentique, suivi d’échanges qui pourront se prolonger autour d’un rafraîchissant « Café mortel », animé par Rita Bonvin, infirmière spécialisée en soins palliatifs.
La journée se conclura par un apéritif convivial, offrant l’opportunité de dialoguer librement avec les spécialistes et les partenaires présents, prêts à répondre à vos questions.
Nous nous réjouissons de vous accueillir lors de cette opportunité unique de rencontre et d’échange.
- Détails du programme et inscriptions : www.hopitalvs.ch/pallium
(Délai d’inscription: le 4 octobre)
La relation de soin mise en scène par le spectacle « PAROLES ET PAROLE »
Le spectacle « PAROLES ET PAROLE » est une pièce de théâtre qui aborde la question du langage dans la relation de soin. Au croisement entre le monde du soin et celui de l’art, ce projet s’est construit sur la base de témoignages récoltés auprès de patient.e.s et de professionnel.le.s par Jocelyne Métrailler Al-Sayegh, infirmière spécialisée en soins palliatifs et Olivia Seigne, metteure en scène et comédienne. Il souhaite ouvrir un espace de réflexion et d’échanges entre soignants et soignés afin de permettre une meilleure communication et peut-être certaines prises de conscience.
Contribution de l’artiste Murzo
« La maladie et son traitement nous propulsent dans un état d’alerte constant au sein d’un quotidien auquel on n’est pas préparé et auquel on n’a pas consenti. Immédiatement, nous nous trouvons à la merci d’une machine qui est déjà en route.
Aujourd’hui, des images médicales sont montrées en guise de preuve, une version différente donnée par chaque spécialiste, toutes incompréhensibles par un œil non-entraîné. Elles représentent le corps d’une manière dépersonnalisée et ne sont lisibles que par des moyens propres à la médecine. Cela fait un moment que nous ne croyons plus que la photographie soit pleinement diseuse de vérité, pourtant l’image médicale maintient ce privilège et on attribue une totale objectivité à son interprétation par les spécialistes en question.
Au fil du temps passé en milieu hospitalier, le vocabulaire technique et l’imagerie médicale permettent de percevoir le corps malade en tant qu’objet externe, pouvant ainsi être maintenu à distance émotionnellement. Une déconnexion majeure semble se produire à ce moment, où la propriété du corps change. Son intimité est supprimée. Son intégrité est affectée. Le corps et son contenu deviennent objets. Et pourtant, ce “corps-objet” ne représente pas toute la vérité d’une maladie. En effet, sa négation en tant qu’entité holistique par l’objectivité scientifique pure semble violente et spécifique à notre ère.
Nous considérons la mort comme un phénomène médical, alors qu’il s’agit en fin de compte d’une expérience humaine qui est bien plus qu’une défaillance d’organes. Nous l’avons médicalisée et stérilisée au point de la déshumaniser. Mais il s’agit d’une histoire beaucoup plus vaste qui mérite notre pleine attention. »
Murzo