Les personnes exposées à la violence, de manière isolée ou répétée, subissent un stress important. Cela peut avoir des conséquences psychiques et/ou physiques à long terme. La violence domestique, en particulier, a un impact important sur la santé des parents et de leurs enfants. Pour sortir de ce cycle de violence, vous pouvez compter sur le soutien du réseau valaisan d’intervention contre les violences (domestiques), dont fait partie l’Unité de médecine des violences de l’Institut Central des Hôpitaux (ICH).
Si vous avez subi de violences sexuelles ou si vous avez moins de 16 ans, veuillez vous adresser aux services d’urgence des centres hospitaliers de l’Hôpital du Valais pour obtenir de l’aide.
Plus d’informations: AGRESSION SEXUELLE URGENCES ?
Une unité dédiée à la médecine des violences
L’Unité de médecine des violences, avec sa consultation confidentielle et gratuite pour personnes dès 16 ans, complète depuis juin 2021 la structure du réseau valaisan de lutte contre les violences (centres de consultation LAVI, hébergements d’urgence, police, centres médico-sociaux, etc.) et est soutenue financièrement par le Service de l’action sociale du canton du Valais. Apprenez-en plus sur cette prestation destinée aux personnes qui subissent de la violence, de la part de la responsable de l’Unité de médecine des violences, la Dre Jasmin Steiner, médecin légiste et médecin adjointe à l’Institut Central des Hôpitaux.
Pourquoi cette structure est-elle nécessaire ?

Selon la statistique policière de la criminalité du canton, 1005 infractions contre la vie et l’intégrité corporelle ont été commises en Valais en 2024. Ce chiffre comprend, entre autres, des voies de fait, des lésions corporelles simples et graves ainsi que des homicides, et est resté stable au cours des dernières années.
En ce qui concerne la violence domestique en Valais, 1060 délits ont été enregistrés en 2024 et la police a dû intervenir 457 fois sur place. Après une légère baisse en 2021 avec 341 interventions, le nombre de cas augmente continuellement depuis. A noter que les statistiques ne reflètent toutefois qu’une petite fraction de l’exposition effective à la violence : les enquêtes menées auprès des victimes révèlent que seules 10 à 22% des victimes de violence domestique s’adressent à la police. (Sources : Police cantonale du Valais & Statistiques BFEG)
Dans ce contexte, la consultation de l’Unité de médecine des violences de l’Institut Central des Hôpitaux doit être considérée comme un complément aux offres d’aide existantes des associations ou institutions partenaires en Valais. Sa tâche principale consiste à établir une documentation des blessures de la personne lésée selon le standard médico-légal.
La violence peut toucher chacun et chacune d’entre nous, indépendamment de l’âge et du sexe. La violence peut nous atteindre dans toutes les situations de la vie, elle ne connaît pas de frontières sociales ou sociétales .
Comment se déroule une consultation dans l’Unité de médecine des violences ?
Il s’agit d’une consultation confidentielle et gratuite, sur rendez-vous, à disposition des personnes ayant subi de la violence. Assurée par des infirmières et infirmiers spécialisés, avec le soutien de médecins légistes, elle se déroule sur base volontaire et dure d’une à deux heures.
La personne concernée peut raconter la violence qu’elle a subie dans un environnement calme et neutre. Cela lui permet de raconter ouvertement et sans honte ce qu’elle a vécu, avec une écoute attentive des collaboratrices et collaborateurs de l’Unité. “La violence peut toucher tout le monde, qu’elle soit conjugale ou dans la rue, dans tous les milieux et toutes les cultures” souligne Nancy Houle, infirmière de l’Unité.

Le plus important, c’est de ne pas rester seul·e: il ne faut pas avoir honte. Être victime n’est jamais une fatalité, et il est possible d’avancer et de guérir, physiquement et psychologiquement. Des structures existent pour aider, et je suis heureuse de savoir que j’ai apporté ma petite pierre à l’édifice, sur le chemin de ces personnes.
L’entretien est suivi d’un examen physique afin d’établir une documentation des blessures selon le standard médico-légal. Pour documenter les blessures, la consultation devrait idéalement avoir lieu dans les 72 heures suivant les faits.
Elle peut cependant avoir lieu si le délai est supérieur à 72 heures.
Afin d’obtenir une aide supplémentaire, la personne ayant subi de la violence est orientée vers les différents centres de consultation spécialisés et institutions partenaires en Valais.
À l’issue de la consultation, un constat médical est établi, avec les informations les plus pertinentes et les blessures constatées (y compris la documentation photographique).
Dès que le rapport est terminé, il est remis personnellement à la personne concernée. Elle seule décide de la manière dont elle souhaite utiliser le rapport. Pour des raisons de sécurité, le rapport peut également être archivé dans notre Unité et être récupéré ultérieurement.
La documentation d’une altercation selon le standard médico-légal permet à la personne lésée de faire valoir ses droits, indépendamment du fait qu’elle souhaite ou non porter plainte .
“A noter que nous ne réalisons ni prélèvements sanguins ou urinaires pour la recherche de substances, ni prélèvements locaux pour la détection de traces génétiques. Par ailleurs, pour un suivi thérapeutique, la personne est orientée vers le réseau valaisan, notre structure n’assurant pas de prise en charge post-traitement” précise la Dr Jasmin Steiner.
Quelle est l’utilité du rapport médical ?
Un constat médical permet à la personne de faire valoir ses droits. Outre les procédures pénales, le rapport peut également être utile dans le cadre de procédures civiles ou administratives.
Même si la personne ne souhaite pas porter plainte dans un premier temps, le rapport médical peut servir de preuve en cas de changement d’avis à une date ultérieure, notamment en cas de récidive d’actes de violence domestique.
Qui peut s’adresser à la consultation ?
La consultation de l’Unité de médecine des violences est destinée aux adultes et aux jeunes dès 16 ans de tout le canton qui sont touchés par la violence (à l’exception des violences sexuelles, pour lesquelles il convient de se rendre aux urgences) :
- dans l’environnement domestique comme dans le couple ou la famille ;
- à l’extérieur du foyer comme dans les lieux publics, dans les associations, sur le lieu de travail, dans le cadre de la formation, dans le voisinage, dans les loisirs, dans les sorties, etc.
Les actes de violence ne laissent pas toujours de traces visibles sur le corps, mais la consultation peut avoir lieu même s’il n’y a pas de blessures apparentes, que la personne concernée souhaite porter plainte ou non.
L’Unité de médecine des violences propose une consultation unique après un acte de violence. Si une personne subit des violences répétées, elle peut prendre rendez-vous pour une documentation après chaque événement.
Veuillez noter que l’Unité de médecine des violences ne prend pas en charge les situations d’agression sexuelle ni les personnes lésées âgées de moins de 16 ans. Dans ces cas, il est recommandé de se rendre directement aux urgences afin de recevoir une aide appropriée.
Le Valais est un canton multiculturel avec deux régions linguistiques. Y a-t-il parfois des problèmes de compréhension ?
Notre secrétariat est multilingue. Les consultations, en revanche, ont lieu en allemand ou en français. Si la personne concernée s’exprime dans une autre langue, un∙e interprète lui est mis∙e gratuitement à disposition. Le recours à un∙e interprète professionnel∙le favorise un récit plus libre et authentique de l’agression, ce qui est souvent compromis lorsque la traduction est assurée par un∙e proche.
En tant que personne concernée, puis-je faire soigner mes blessures dans l’Unité de médecine des violences ?
Non. Notre unité s’occupe de la documentation de l’altercation. En cas de blessures aiguës nécessitant un traitement médical, la personne doit se présenter aux urgences ou chez son médecin de famille avant de se rendre à notre consultation.
Informations importantes concernant la consultation
Prise de rendez-vous : Les consultations se font uniquement sur rendez-vous. La personne concernée peut prendre rendez-vous elle-même ou avec l’aide d’une autre personne.
Téléphone : 027/603.63.70 du lundi au vendredi de 8h15 à 11h et de 14h à 16h.
E-mail : ich.violences@hopitalvs.ch.
Adresse : Unité de médecine des violences
Site hospitalier de Sierre, Rue St-Charles 14 – 3960 Sierre, au 3e étage du bâtiment « Bonne-Eau », situé à l’arrière de l’hôpital de Sierre.
Plus d’informations : Unité de médecine des violences
Dépliant Unité de médecine des violences
Contacts utiles pour une aide immédiate :
Police : 117
Ambulance : 144
Médecins de garde : 0900 144 033 (Fr. 0.50/appel + Fr. 2. — /min.)
Centre psychiatrique du Haut-Valais : 027/604.33.33
Pôle de Psychiatrie Psychothérapie : 0800 012 210 (gratuite, prestation pour le Valais romand)
Centre de consultation LAVI du Haut-Valais : 027/946.85.32
Centre de consultation LAVI du Valais romand : 027/607.31.00





