L’ouverture en mars 2021 d’une consultation multidisciplinaire dédiée aux patients souffrant de séquelles du COVID-19 à Martigny et à Rennaz a permis de stimuler une importante réflexion sur les symptômes dont souffrent ces patients. Le Service de pneumologie du Centre Hospitalier du Valais Romand (CHVR) en a profité pour mettre sur pied une étude sur le thème de la respiration dysfonctionnelle, qui a abouti à une publication dans le BMJ open Respiratory Journal.
« À ma connaissance, c’est la première fois qu’une étude scientifique exclusivement élaborée et réalisée au CHVR est publiée dans un journal à politique éditoriale reconnue », se réjouit le Prof. Pierre-Olivier Bridevaux, chef du Service.
La dyspnée (difficulté à respirer) associée au « COVID » peut persister pendant des mois après l’infection au SRAS-CoV-2. Parmi les causes de dyspnée persistante, la respiration dysfonctionnelle, définie comme une ventilation erratique ou inappropriée au repos ou à l’exercice, a été observée auparavant. « Mais on sait peu de choses sur son occurrence et sa physiopathologie chez les personnes atteintes de COVID long, alors que le problème affecte de nombreux patients », déclare la Dre Frésard du service de pneumologie, premier auteur de l’article. Les médecins de la consultation COVID-long ont ainsi cherché à décrire cette occurrence et à identifier les indicateurs cliniques de la respiration dysfonctionnelle chez les patients après une infection au SARS-CoV-2.
Diagnostic par un test d’effort pneumologique
La respiration dysfonctionnelle avait déjà été décrite sporadiquement après le COVID-19. L’étude menée au CHVR vient mettre en évidence que près d’un tiers des patients « COVID long » se plaignant de dyspnée persistante souffrent d’une respiration dysfonctionnelle qui a pu être diagnostiquée par un test d’effort pneumologique.
« La respiration dysfonctionnelle qui se caractérise par la désorganisation de la ventilation semble être une manifestation fréquente et une explication de la persistance de la dyspnée chez les patients souffrant d’un long COVID », expliquent les auteurs dans leurs conclusions. « En pratique, la reconnaissance d’une respiration dysfonctionnelle après un COVID, même léger, contribue à une meilleure prise en charge du COVID-long, par exemple par une prise en charge en physiothérapie spécifiquement ciblée vers le contrôle de la respiration. »
Lien vers la publication : Article – BMJ open Respiratory Journal
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