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La thérapie assistée par l’animal: une rencontre particulière

La thérapie assistée par l’animal

Le Service d’ergothérapie du Centre Hospitalier du Haut-Valais (SZO) propose depuis cinq ans des séances d’ergothérapie avec des chiens Saint-Bernard en complément de l’ergothérapie classique, pour la plus grande joie des patients et de leurs partenaires de soin à quatre pattes.

«L’ergothérapie avec un animal est une activité d’un genre particulier. La maladie ou la blessure ainsi que l’ergothérapeute passent généralement à l’arrière-plan et une coopération affectueuse entre l’homme et l’animal se développe progressivement. Ce travail n’est pas moins éprouvant que celui d’une séance de thérapie classique, mais il est très motivant et accompagné de beaucoup de
joie.»
Jolien Verhulst, Jolien Verhulst, ergothérapeute au Centre Hospitalier du Haut-Valais (SZO), à Brigue.

La thérapie assistée par l’animal est un outil précieux, que le Service d’ergothérapie du SZO propose depuis cinq ans, en plus de l’ergothérapie classique. «Il s’agit toujours d’un complément aux formes classiques de thérapie. Nous travaillons avec Halix et Alba, deux chiens Saint-Bernards très doux et très bien dressés», explique Jolien Verhulst. Les chiens sélectionnés pour travailler dans le cadre d’une thérapie assistée par l’animal doivent en effet répondre à certaines exigences. «Ils sont formés dès leur plus jeune âge par la Fondation Barry (lire l’encadré), subissent des contrôles sanitaires réguliers et sont évalués sur le plan comportemental», souligne Sophie Burgener, cheffe du Service d’ergothérapie du SZO.

La Fondation Barry respecte les normes de qualité pour les interactions assistées par les animaux, est certifiée Certo Dog et membre de l’Association internationale des organisations d’interactions homme-animal. «Le spécialiste de l’intervention assistée par l’animal et l’ergothérapeute respectent strictement les directives d’hygiène du SZO, qui ont été créées spécifiquement pour la thérapie assistée par l’animal», ajoute la spécialiste.

Séance d’une demi-heure, trois à quatre fois par mois

Une séance de thérapie dure 30 minutes et a lieu trois à quatre fois par mois: elle peut avoir lieu à l’extérieur ou à l’intérieur, selon le temps. «Par beau temps, nous utilisons le terrain de l’hôpital; par mauvais temps, nous réservons une salle qui est soigneusement nettoyée après la thérapie assistée par l’animal», détaille Jolien Verhulst. «Avant la séance, nous discutons de l’objectif thérapeutique avec le patient. Nous lui demandons ensuite d’utiliser spécifiquement la main affectée pour caresser, brosser ou lancer une balle de jeu au chien. L’objectif thérapeutique est intégré dans chaque action afin de pouvoir agir avec le chien de manière ciblée. La joie et la motivation sont grandes pour les deux et les quatre pattes… À la fin de la séance, nous discutons de la manière dont l’objectif a été atteint ou non afin de définir les objectifs des thérapies suivantes, comme utiliser la main affectée pour les soins du haut du corps le lendemain matin. De cette façon, la thérapie assistée par l’animal s’intègre à la thérapie classique.»

«Les patients doivent pouvoir retrouver leur mobilité afin de pouvoir prendre en charge eux-mêmes leur vie quotidienne», rappelle Sophie Burgener. La thérapie assistée par l’animal contribue désormais à la guérison.

Des effets bénéfiques sur la santé

«Souvent, les personnes qui aiment les animaux sont étonnées quand on leur propose de faire de l’ergothérapie avec un chien. Mais généralement, la curiosité l’emporte et ils s’impliquent dans la thérapie. La rencontre avec le chien se passe généralement dans la joie et l’échange non verbal avec l’animal permet au patient de s’évader du quotidien de l’hôpital. Mais cette thérapie poursuit également un objectif de thérapeutique de réadaptation et n’est en aucun cas un “simple plaisir”»
Sophie Burgener, cheffe du Service d’ergothérapie du SZO.

«Souvent, les personnes qui aiment les animaux sont étonnées quand on leur propose de faire de l’ergothérapie avec un chien. Mais généralement, la curiosité l’emporte et ils s’impliquent dans la thérapie. La rencontre avec le chien se passe généralement dans la joie et l’échange non verbal avec l’animal permet au patient de s’évader du quotidien de l’hôpital. Mais cette thérapie poursuit également un objectif de thérapeutique de réadaptation et n’est en aucun cas un “simple plaisir”, relève Sophie Burgener.

Des études et des rapports de cas font état d’une amélioration de la santé bio-psycho-sociale de divers groupes de patients autorisés à travailler avec un animal. «La thérapie assistée par l’animal peut avoir un effet bénéfique sur la tension artérielle, la réduction du stress, ainsi que sur le bien-être général des personnes grâce, notamment, à l’interaction non verbale avec l’animal», précise la Dre Anke Baumgartner, médecin-cheffe à la clinique de gériatrie et de réhabilitation du SZO.

“Le chien peut établir sa propre relation, très individuelle, et briser en douceur les barrières pour assouplir la routine hospitalière quotidienne des patients hospitalisés et leur redonner goût à la vie.”
Dre Anke Baumgartner, médecin-cheffe à la clinique de gériatrie et de réhabilitation du SZO

Pas pour tous les patients

Des spécialistes de la clinique de gériatrie et de réadaptation évaluent, au sein de réunions interdisciplinaires, quels patients peuvent bénéficier d’une thérapie assistée par l’animal. Il existe quelques critères d’exclusion qui sont clarifiés à l’avance. «La thérapie assistée par l’animal n’a pas lieu, par exemple, avec des patients immunodéprimés, psychotiques, agressifs ou avec des maladies infectieuses», note Sophie Burgener. «En outre, ils ne doivent pas avoir de plaie ouverte et doivent être en mesure de respecter les règles d’hygiène. Le plus important, bien sûr, est qu’ils n’aient pas peur des chiens ou ne soient pas allergiques aux poils de chien.»

Ci-dessus, en vidéo, une séance de thérapie canine avec Raphaela Kalbermatten et Alba

Séjourner à la Clinique de gériatrie/réhabilitation du SZO: des causes diverses, un seul objectif
Le Service d’ergothérapie somatique du Centre Hospitalier du Haut Valais (SZO) prend en charge les patients de la clinique de gériatrie et de réadaptation. Les patients y sont souvent adressés par un autre service ou un autre hôpital, suite à un accident ou à une maladie, avec pour objectif de retrouver le plus d’autonomie possible, afin de maîtriser leur quotidien et d’améliorer leur qualité de vie.
L’ergothérapie focalise ainsi son attention sur les activités quotidiennes de la personne. «À quoi ressemble votre maison? À quelle distance se trouve le centre commercial le plus proche? De quelles aides avez-vous besoin en cuisine, pour vous laver et vous habiller ou pour vos loisirs?»
Une équipe interdisciplinaire composée de médecins de réadaptation ou de gériatres, d’infirmiers spécialisés, d’ergothérapeutes, de physiothérapeutes, d’orthophonistes, d’activateurs, de conseillers nutritionnels, de conseillers pastoraux et sociaux accompagne les personnes et travaille ensemble avec l’objectif de permettre au patient de retourner à une vie aussi indépendante et autonome que possible.

Fondation Barry du Grand-Saint-Bernard
Fondée en janvier 2005, la Fondation Barry a repris de la Maison Hospitalière du Grand-St-Bernard (Congrégation des Chanoines du Grand-St-Bernard) le chenil et l’élevage des célèbres chiens St-Bernard. Depuis avril 2005, la fondation est propriétaire du chenil existant depuis 3 siècles, ce qui en fait le plus ancien éleveur de Saint-Bernard au monde. L’organisation à but non lucratif s’engage à assurer la pérennité des célèbres et légendaires chiens du Grand-Saint-Bernard et à préserver le chien typique des hospices, le chien national suisse. La Fondation s’est également donné pour mission d’apporter de la joie au plus grand nombre de personnes possible grâce aux rencontres avec les Saint-Bernard. Elle contribue ainsi activement à une meilleure relation homme-chien.
Une trentaine de Saint-Bernard vivent en permanence à la Fondation Barry et environ 20 chiots avec pedigree naissent dans le chenil chaque année.
Plus d’informations sur www.fondation-barry.ch

À propos de l'auteur

Diana Dax

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Francesca Genini-Ongaro

Collaboratrice spécialisée en communication