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AVC : comment agir pour l’éviter ?

L’accident vasculaire cérébral (AVC) touche tout le monde et ses effets sont souvent dévastateurs.
Pour le Dr Christophe Bonvin, médecin adjoint du Service de neurologie du Centre Hospitalier du Valais Romand et médecin-chef de l’Unité cérébrovasculaire du Valais « connaître les risques et changer son mode de vie permet de réduire significativement le risque d’un AVC ». En effet, 9 cas sur 10 sont en relation avec des facteurs que l’on peut contrôler.

Quels sont ces facteurs et comment les contrôler ?

L’hypertension

On parle d’hypertension lorsque la tension artérielle est élevée pendant de longues périodes. Celle-ci force votre système cardiovasculaire à fournir un effort plus important pour faire circuler le sang, rendant ainsi les vaisseaux sanguins plus durs et plus étroits. Si l’hypertension n’est pas traitée, elle peut endommager ces vaisseaux et entraîner des complications graves, comme un AVC.  

Une tension artérielle normale est essentielle pour la bonne circulation sanguine et un fonctionnement optimal des organes. Idéalement, elle devrait être de 120 / 80 mmHg (millimètres de mercure). Un simple contrôle de votre tension artérielle déterminera si vous souffrez d’hypertension. Pour la prévenir, il est recommandé d’avoir un mode vie sain.  Plus d’infos sous : AVC : Gare à l’hypertension !

Le cholestérol

Dr Christophe Bonvin,
médecin-chef de l’Unité cérébrovasculaire du Valais

Le cholestérol est une substance graisseuse qui circule dans votre sang. Il existe deux types de cholestérol : le bon (HDL) et le mauvais (LDL). Alors que le premier a des effets protecteurs sur les vaisseaux sanguins, le deuxième peut causer des problèmes cardiovasculaires en s’accumulant sur les parois des artères.

La plupart du temps, le taux de cholestérol est lié à notre alimentation. La consommation d’aliments riches en graisses saturées et en acides gras trans, tels que les aliments frits, la viande grasse ou transformée ou encore les produits laitiers gras, augmente le taux de mauvais cholestérol et par conséquent le risque de maladie cardiovasculaire et d’AVC.

Par une analyse de sang, il est possible de déterminer si votre taux de cholestérol est trop élevé. Pour le réduire, il est recommandé de diminuer la consommation d’aliments riches en graisses saturées et en acides gras trans, d’augmenter la quantité de fibre et d’oméga 3 dans votre alimentation, de pratiquer une activité physique, de perdre du poids et d’arrêter de fumer. Des médicaments contre l’excès de cholestérol peuvent également être prescrits par un spécialiste.

Le tabagisme actif et passif

La fumée contient des milliers de substances chimiques nocives qui affectent et endommagent les cellules et fonctionnements du corps, notamment le système cardiovasculaire. D’autres parts, elle augmente la tension artérielle (hypertension), affecte les taux de cholestérol et provoque des cancers. Les chances de développer de l’athérosclérose (dépôts dans les artères) et donc de former des caillots sanguins pouvant migrer jusqu’au cerveau sont élevées.

En arrêtant de fumer, les risques d’AVC pour vous et votre entourage seront réduits. Au fil du temps, votre taux d’oxygène s’améliorera, les taux de monoxyde de carbone et de nicotine diminueront, votre système cardiovasculaire s’améliorera et les risques d’être touché par une attaque cérébrale se réduiront de manière drastique.  

La fibrillation auriculaire (arythmie cardiaque) 

Une fibrillation auriculaire (FA) correspond à une fréquence cardiaque irrégulière et souvent très rapide. Les personnes souffrant de ce trouble ont les oreillettes du cœur qui ne battent pas efficacement. En conséquence, le sang n’est pas pompé correctement, ce qui peut former des caillots pouvant migrer jusqu’au cerveau. Non traitée, la FA peut avoir de graves conséquences et augmente le risque d’AVC de 5 fois.

Une simple vérification du pouls ou de votre fréquence cardiaque (par un appareil ou un ECG) peut déterminer si vous souffrez de FA. Si le pouls est toujours inférieur à 60 ou supérieur à 100 ou bat irrégulièrement, il est conseillé de consulter un médecin qui déterminera si d’autres tests sont nécessaires. Ce trouble peut être évité en modifiant certaines habitudes de vie : diminution de la quantité de lipides (aliments riches en graisse), consommation modérée d’alcool et limitation des excitants comme les boissons énergisantes qui favorisent le déclenchement d’une fibrillation auriculaire.

Le diabète 

Cette maladie chronique qui se manifeste par un taux de sucre élevé dans le sang contribue au durcissement et aux dépôts dans les artères (athérosclérose). Ceci favorise l’occlusion ou la rupture d’un vaisseau sanguin.

Selon le type de diabète, celui-ci peut être traité par des médicaments prescrits et en adaptant son mode de vie : activité physique régulière, perte de poids (en cas de surpoids ou d’obésité), et une alimentation saine.

L’excès d’alcool 

L’alcool est lié à un certain nombre d’autres maladies associées aux AVC : hypertension, fibrillation auriculaire, diabète, surcharge pondérale ou maladie du foie.

En limitant votre consommation quotidienne à 2 unités (1 unité = 1dl) d’alcool pour les hommes et 1 unité d’alcool pour les femmes, vous diminuerez les risques d’être touché par une attaque cérébrale. Plus d’infos sous : Alcool : Un verre est rarement solitaire

Le stress et la dépression

Le stress provoque la libération par le corps d’hormones. Lorsque le corps subit un stress persistant, ces hormones peuvent provoquer un durcissement des artères et des vaisseaux sanguins, entraînant une athérosclérose et une hypertension artérielle.

Prendre soin de votre santé mentale et réduire son stress aide à diminuer les risques. L’activité physique peut être bénéfique pour réduire le stress et la dépression. Une thérapie ou la prise de médicaments peuvent être discutées et prescrites par un professionnel de la santé.

Le manque d’activité physique 

L’activité physique maintient le cœur et la circulation sanguine en bonne santé et réduit de nombreux facteurs de risques tels que le surpoids, le diabète, l’hypertension, la dépression et le stress.

En pratiquant l’activité physique minimale recommandée par semaine, vous réduirez le risque d’ AVC. L’OFSP recommande 2h30 de mouvement d’intensité moyenne ou 1h15 de sport d’intensité élevée par semaine. L’équivalent est de 30 minutes d’activité d’intensité moyenne, 5 jours sur 7.  

Un régime alimentaire déséquilibré 

Une mauvaise alimentation et une consommation abusive de sel, de sucre et de graisses saturées sont associées à un risque accru d’AVC et sont liées à nombreux facteurs de risques : hypertension, diabète, obésité, cholestérol.

De bons choix alimentaires permettront de vous maintenir en forme. Adoptez un régime riche en fruits, légumes et produits locaux et diminuez la consommation d’aliments transformés, de viande rouge, d’alcool, de sucreries, boissons sucrées et aliments à sucre ajoutés, graisses ajoutées ainsi que les produits laitiers riches en matières grasses. Favorisez les graisses végétales comme l’huile d’olive par exemple.

Le surpoids et l’obésité 

Le surpoids augmente votre risque d’AVC de 22%, et l’obésité de 64%. En effet, la surcharge pondérale favorise l’hypertension, les maladies cardiaques, le taux élevé de cholestérol et le diabète, qui contribuent tous à un risque plus élevé d’AVC.

L’IMC (indice de masse corporelle) : IMC = poids (kg) / hauteur x hauteur (mètre) permet d’indiquer si vous avez un poids normal, insuffisant ou êtes en surpoids. Un régime alimentaire sain et une activité physique régulière vous permettront d’atteindre et maintenir un poids de forme.

Agissez aujourd’hui !

Plus d’infos sur la campagne World Stroke Day


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À propos de l'auteur

Malika Storelli

Collaboratrice spécialisée en communication

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