Témoignages

Cancer du sein : deux décisions difficiles pour une vie plus épanouie

Au cœur de ce mois de sensibilisation, nous vous partageons l’histoire de deux femmes extraordinaires et pleines de courage, dont les récits incarnent la force de la femme face à la maladie.

Le témoignage de Sandra

Il y a quelques mois, ma vie a pris un tournant inattendu, tout cela grâce à ma sœur. J’ai fait une découverte qui allait changer ma vie : j’ai été diagnostiquée avec une mutation génétique qui me plaçait en première ligne dans la lutte contre le cancer du sein. Cette nouvelle m’a terrifiée, me confrontant à une décision difficile : subir une mastectomie bilatérale préventive. L’idée de perdre mes deux seins était effrayante, mais je savais que c’était nécessaire pour vivre sereinement.

Tout au long de mon parcours médical, j’ai été épaulée par une équipe médicale exceptionnelle. Ils n’étaient pas seulement là pour diagnostiquer et traiter ma condition, mais aussi pour m’apporter un précieux soutien.

Aujourd’hui, je me sens soulagée sur le plan psychologique, sans aucune douleur. On pourrait penser que perdre sa poitrine signifierait perdre sa féminité, mais ce n’est pas du tout le cas. Pour moi, la féminité va bien au-delà de la forme de mon corps. J’ai découvert une force intérieure que je n’aurais jamais soupçonnée, une confiance en mes capacités à surmonter les épreuves. En plus, ça me tenait à cœur d’être un modèle pour mes enfants, car ils partagent potentiellement ce gène prédisposant au cancer. Si jamais ils devaient se retrouver dans cette situation, j’aimerais qu’ils se disent :

Ma mère l’a fait, alors moi aussi je peux le faire. Je serai aussi forte qu’elle.

En partageant mon témoignage, j’espère aider d’autres femmes qui pourraient se retrouver dans une situation similaire. Nous portons toutes des cicatrices sur notre corps, c’est ce qui nous rend uniques. La maladie peut nous prendre beaucoup de choses, mais elle ne peut pas nous voler notre détermination ! Je me sens plus vivante que jamais.

Je sais que ma sœur serait fière de moi et de la décision que j’ai prise.

Le témoignage de Sandra et l’éclairage du Dr Simonson, en vidéo

Le témoignage de Margaux

Trois ans après une première intervention chirurgicale, j’ai remarqué que la cicatrice avait gonflé et j’ai commencé à ressentir des douleurs dans mon sein. Des examens ont confirmé qu’il y avait une masse d’environ cinq centimètres au niveau de la cicatrice. C’était une récidive et j’ai rapidement du commencer un protocole de chimiothérapie pour faire diminuer au maximum la lésion avant l’opération. Cette fois-ci une mastectomie totale était la meilleure option pour prévenir d’éventuelles complications futures.

Entourée de mon mari, ma fille et mes proches, je me bats pour préserver ma vie que j’ai construite et toujours désirée.

Un moment de détente « hors de temps »

Dans cette période de tourbillon émotionnel, l’association AMÊO m’a accompagnée. Chaque visite de Sylvia, intervenante de l’association, qui venait pour me prodiguer un soin (massage, soins esthétiques, etc.) était un moment d’évasion précieux. J’ai eu le droit à quatre visites de sa part lors de mes chimiothérapies. Ces moments étaient exceptionnels. Je lui disais :

« tu es mon cadeau du jour ».

Des infirmières dévouées

Les infirmières prennent soin de toi, elles te soutiennent et elles te mettent dans les meilleures conditions possibles. Elles doivent aussi administrer des traitements parfois douloureux. Leur rôle n’est pas toujours facile. Nous savons quand un traitement commence, mais nous ne savons jamais quand il se termine. Parfois, nous allons nous faire soigner à contrecœur, car nous appréhendons les effets secondaires des traitements. Les infirmières oncologiques jouent un rôle essentiel. Elles prennent le temps pour les patient·e·s, elles sont à l’écoute, leur travail est admirable malgré leur emploi du temps chargé.

Mon parcours médical

A ce jour, j’ai reçu seize cycles de chimiothérapie : douze cycles hebdomadaires, avec chaque séance demandant une demi-journée, et les quatre derniers cycles espacés de trois semaines, qui étaient particulièrement éprouvants. Pendant dix jours après ces derniers traitements, je me sentais si faible que je pouvais à peine me lever. Mon mari a été mon roc, tout comme ma famille et mes amis. Le traitement m’a permis de me rapprocher de mon papa qui a réorganisé son emploi du temps pour m’accompagner aux chimiothérapies. Parfois, il y a des aspects positifs, même dans la maladie.

Ma relation aux autres a changé

La maladie a changé ma relation aux autres. Auparavant, je donnais énormément, travaillant sans relâche, pratiquant beaucoup de sport et multipliant les rendez-vous avec mes amis. Je n’étais pas ma priorité.
Le traitement prenant une place importante dans ma vie actuellement, je n’ai plus autant d’énergie et de disponibilité. J’ai été contrainte à poser mes limites. Je ne peux plus donner autant, mais je reçois tellement. Je ne me suis jamais sentie autant aimée et soutenue. Encore maintenant, je n’en reviens pas. Je me rends compte qu’il y a encore énormément d’humanité. La maladie m’a permis de me recentrer sur l’essentiel. Si je devais retenir une leçon de vie ce serait :

Arrête de faire, sois juste toi-même, cela suffit !

Mon rôle de maman

Cette phase de vie a rendu mon rôle de maman encore plus complexe. Parfois, j’ai le sentiment de ne pas pouvoir profiter de ma fille comme je le voudrais. C’est une préoccupation courante chez de nombreuses mamans mais avec le traitement, ce sentiment s’amplifie. Du haut de ses deux ans, ma fille comprend beaucoup, elle a une compassion énorme envers moi et elle me donne une force inestimable pour continuer à me battre et vaincre cette maladie.

Questions-réponses avec le Dr Colin Simonson, responsable du Centre du sein
Le témoignage de Margaux, en vidéo

Davantage d’informations sur le cancer du sein dans notre article de blog : Octobre rose : l’importance du dépistage du cancer du sein (hopitalvs.ch)

À propos de l'auteur

Jessica Salamin

Collaboratrice communication - Spécialisée médias sociaux

À propos de l'auteur

Francesca Genini-Ongaro

Collaboratrice spécialisée en communication