L’allaitement et les laits infantiles couvrent les besoins nutritionnels de votre bébé durant les premiers mois de sa vie et restent l’aliment principal jusqu’à son premier anniversaire. La diversification est définie par l’introduction de tout autre aliment que le lait et débute entre le 4e et 6e mois.
Comment bien démarrer cette étape de vie ? Conseils et astuces de Mélanie Granges et de Melissa Gonthier, diététiciennes à l’Hôpital du Valais.
Développement sensoriel
Dès la 10e semaine de gestation, les papilles gustatives du fœtus se développent. Lorsqu’il avale le liquide amniotique, il expérimente des sensations orales et nasales (flaveurs) déterminées par les habitudes alimentaires de sa maman. Sur le plan comportemental, la diversification alimentaire permet de découvrir de nouveaux goûts, de nouvelles textures au travers des 5 sens.
De la tétée à la cuillère, comment introduire les aliments ?
Les recommandations ont beaucoup évolué au fil des années. Actuellement, elles n’imposent plus de règles strictes. Les aliments sont introduits progressivement à la cuillère, en privilégiant un environnement calme et rassurant pour l’enfant. L’introduction dépendra également du rythme de votre enfant et de son intérêt à accepter la cuillère. N’ayez crainte, parfois, plusieurs tentatives sont nécessaires.
Il est souvent conseillé d’introduire un seul aliment à la fois à intervalle de 2 à 3 jours. En pratique, vous pouvez proposer plusieurs aliments mélangés, sans crainte de perturbations digestives. Dans un 1er temps sont introduits la majorité des fruits et légumes cuits, en purée. Dans un 2e temps, les viandes, poissons et œufs sont introduits, 1 c. à c. par jour mélangée à vos purées suffit. À partir de 6 mois, vous pouvez intégrer de petites quantités de produits laitiers. Avant 1 an, privilégiez le lait de croissance au lait de vache afin de couvrir les besoins en fer et en acides gras essentiels. En cas d’allergie aux protéines de lait de vache, demandez conseil à votre pédiatre.
Boissons végétales, sel, sucre, etc.
Les boissons végétales à base de riz, soja, amande, etc. ont souvent une composition nutritionnelle inadaptée aux besoins des tout-petits et peuvent conduire à des déficits alimentaires importants.
Si votre enfant boit peu d’eau, rassurez-vous, l’essentiel des besoins est couvert par le lait maternel ou infantile. Vous pouvez proposer des biberons d’eau entre les repas ou aux moments des repas lors de fortes températures.
Avant son premier anniversaire, il n’est pas nécessaire d’ajouter du sucre ou du sel d’un point de vue nutritionnel, ce qui permet de valoriser le goût naturel des aliments.
Et les matières grasses ?
Contrairement à ce que nous pouvons croire, il n’est pas nécessaire de restreindre les matières grasses dans l’alimentation de l’enfant. Dès les premiers repas, il est recommandé d’ajouter une noisette de beurre ou 1 c. à c. d’huile de colza. Les matières grasses sont essentielles au bon développement du cerveau et du système nerveux. Les ingrédients des pots industriels varient, n’hésitez pas à ajouter de l’huile si nécessaire.
Quand peut-il manger comme les grands ?
Vers la fin de sa première année, l’enfant partage les mêmes repas que la famille. Vous pouvez ainsi lui proposer, selon sa faim, 3 repas et 2 collations par jour. Si votre enfant tourne la tête, ferme la bouche ou recrache l’aliment, il est surement rassasié. Ne le forcez pas à terminer.
Il n’est pas adéquat de proposer des aliments qui présentent un risque d’étouffement chez les enfants de moins de 3 ans, tels que les fruits à coques, carottes ou poires crues. Il faut être très vigilant lorsqu’on leur propose les raisins, les tomates cerises ou les croûtes de pain.
Chaque enfant est unique et ses besoins le sont aussi. Le service diététique du CHVR se tient à disposition pour toute information complémentaire.
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